Anciens éditoriaux

Edito du 06 mars 2020 – Diacre Franck Pillard

Ce mois de mars sera sous le signe de la Marche

Nous sommes entrés de pleins pieds dans le Carême le 1er jour de ce mois.
Nous allons cheminer sur un chemin de guérison avec Jésus
Le 1er dimanche de Carême : Jésus nous apprend à discerner, face aux tentations.

Le 2ème dimanche : Il se montre à ses disciples tel qu’il Est lors de la transfiguration. Posons- nous la question : pour nous qui est-il ?
Le 3ème dimanche sera celui « De la Samaritaine » Donne- moi de cette Eau, que je n’ai plus jamais soif. Ce jour-là Nous marcherons en secteur, depuis Soisy à 8h30 envoyés par notre Evêque, jusqu’à Vigneux en passant par Draveil en célébrant la messe de lieu de culte en lieu de culte.
Le 4ème dimanche : Jésus redonne la Vue à l’aveugle, demandons- lui de redonner vie à notre regard.
Le 5ème dimanche : Jésus redonne la Vie à Lazare, sur la Foi de Marthe sa sœur. Osons voir l’action de Dieu dans notre monde d’aujourd’hui.
Et nous terminerons le mois de Mars, le 31 par L’Evangile de Saint Jean, où Jésus dit : «  Moi, Je Suis »
Nous sommes invités à suivre celui qui est « Le Chemin, la Vérité et la Vie », à cheminer avec Lui tout ce temps de Carême, pour nous préparer au passage de Pâques qui nous conduit à notre propre résurrection.
Alors Belle et Heureuse Marche
Pace e Bene

Franck diacre sur le secteur

Edito du 15 février 2020 – Mme Florence Collay

Etre lumière…

Février, mois de la chandeleur, mois de la fête des lumières… Aujourd’hui, comme il y a 2000 ans, la mission est urgente. Le Christ nous envoie en mission pour être lumière et sel, auprès de tous ceux qui ne le connaissent pas, lui qui guérit, réconforte, console et fait grandir, et pour l’humanité entière. Le sel, signe de l’alliance, de la solidarité, de la vie, symbole de la fidélité et de la continuité. Il donne de la saveur, il est au service de quelque chose, il donne sens, goût.

La lumière, première oeuvre du Dieu créateur, source de vie ; symbole de la foi, ce don gratuit de Dieu qui vient illuminer le coeur et éclairer l’intelligence. La lumière est au service de quelque chose, elle illumine. On ne peut être lumière si on n’est pas dans l’Amour. Saint Jean nous dit : « celui qui aime son frère demeure dans la lumière ». Cette lumière éclaire davantage les besoins de nos frères : « N’aimons pas en paroles ni par des discours, mais par des actes et en vérité » 1Jn 3, 18.
Attitude que le Christ nous demande : aider celui qui est fragile, faible, pour être lumière ; aimer pour éclairer, comme la flamme d’un chandelier, aimer pour donner le goût de vivre, un sens à la vie, transmettre joie et bonheur.

Pour se rapprocher du Christ, prendre soin du pauvre est la voie royale. Attitude humble et audacieuse, de sympathie et compassion, de l’Eglise dans le monde de la santé. Montrer à l’autre qu’il est aimé de Dieu, en lui offrant une amitié réelle, désintéressée, avec confiance et estime profonde. Avoir des gestes de partage envers lui, être lumière et sel et recevoir « sa lumière et son sel ».
La souffrance est une mise à l’épreuve qui nous plonge dans la nuit, dans les ténèbres. À nous d’être lumière dans cette nuit. Rencontre et prendre soin sont le « premier sacrement », lieu qui révèle un Dieu qui se fait proche et qui nous donne les uns aux autres. Sur chaque visage humain brille alors le visage du Christ.

Florence Collay, aumônier des hôpitaux

Edito du 15 décembre 2019 – Mme Angèle Saint-Julien

Rencontrer…

Ça y est, nous sommes entrés dans l’Avent. Noël approche et l’Église nous offre ce temps de préparation. L’étymologie latine du mot Avent nous rappelle qu’il faut rester attentif à l’avènement annoncé. Quatre semaines de vigilance afin qu’au moment opportun, nos cœurs soient prêts à accueillir le divin enfant.
Voici le mystère infiniment grand d’un Dieu qui vient, par amour, embrasser notre condition humaine. Mais à la lecture de l’Évangile, nous voyons que le récit de la Nativi­té nous questionne sur la notion plus abordable qu’est l’importance de l’accueil.
La première interrogation que nous pouvons déceler est la suivante : comment Joseph et son épouse ont-ils été accueillis là où ils arrivaient ? Il est écrit qu’« il n’y avait pas de place pour eux dans la salle commune ». Pourtant, Marie était enceinte. Pourtant, ils venaient de loin. Pourtant, probablement qu’ils ne voulaient même pas être là, mais qu’ils étaient obligés à cause du recensement. Malgré tout cela, il n’y a pas de place pour eux.
C’est-à-dire, aucune pitié.

Deuxièmement, la scène mythique de la crèche nous insinue aussi une bonne réflexion : comment ce bébé a-t-il été accueilli ? A n’en pas douter, avec beaucoup d’amour voire d’adoration, de la part de ses parents. Mais nous nous souvenons tous qu’« elle l’em­maillota et le coucha dans une mangeoire ». Dans la crèche, il y a très peu de monde et voici l’enfant Jésus qui vient de naître dans un anonymat presque parfait. Un bébé dans une étable. Malgré tout, aucune attention pour Lui ; comme le reflet de trop peu de compassion.
Enfin, la Bonne Nouvelle se répand. Derrière cette réalité, une question est encore sous-jacente : comment la Parole a-t-elle été accueillie ? Depuis des millénaires, tout cela était annoncé. De grands signes accompagnent la naissance du Christ. Les plus pe­tits, les marginaux sont ceux à qui Dieu choisit de se révéler en premier. Comment ont-ils accueilli la gloire de Dieu ? Qu’en est-il des mages ou d’Hérode ? Dans les faits, chacun accueille le Verbe incarné à sa façon. Pourtant, la prophétie était connue. Mal­gré tout, l’engouement est assez limité. Restreint, à l’image d’un unanime manque de discernement.
Alors Noël oui, c’est l’histoire magnifique d’une rencontre extraordinaire. Cependant, Noël c’est aussi l’histoire qui vient nous demander année après année quel regard po­sons-nous sur l’étranger. Sommes-nous toujours prêts à la miséricorde ? Comment ac­cueillons-nous jour après jour la parole de Dieu ? Finalement, à Noël, c’est d’abord le Christ qui nous invite. Puis, accueillant notre petitesse, il nous renvoie inlassablement à la rencontre de l’autre et du Tout-Autre !
Joyeuses fêtes

Mme Angèle SAINT-JULIEN
Permanente pastorale pour l’aumônerie des collégiens et lycéens

Edito du 24 novembre 2019 – Père Christian Malrieu

Ce dimanche 24 novembre 2019, nous fêtons le «Christ Roi de l’univers»

Cette fête, qui n’est pas ancienne puisqu’elle a été établie en 1925 par le Pape Pie XI, vient solennellement mettre fin à l’année liturgique. Le dimanche suivant sera le 1er dimanche de l’Avent pour nous préparer à fêter la naissance du Sauveur.
La royauté par la croix.
Un malfaiteur dans le Royaume du Christ !

L’évangile de ce dimanche nous amène au Golgotha quand Jésus est mis en croix au milieu de deux malfaiteurs. Chose étonnante, pourquoi n’avoir pas pris d’autres passages de l’Evangile où nous voyons Jésus agir au milieu du peuple pour guérir, pardonner, relever, mettre debout…ceux qui sont rejetés ? L’Eglise veut nous aider à comprendre que la Royauté de Jésus n’est pas à la manière des rois de ce monde qui exercent un pouvoir trop souvent sans pitié, exclusif… La Royauté de Jésus, le Christ repose uniquement sur sa puissance d’amour. Uniquement sur cela. Au larron qui reconnaît ses fautes et qui lui demande de «  se souvenir de lui dans son royaume » Jésus répond «  Aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis ».
La royauté de Jésus se manifeste dans la croix et seulement sur la croix.Il est le roi de justice et de paix mais, comme le dit Paul dans la seconde lecture, « il a fait la paix par le sang de la croix. »
C’est sur la croix qu’il se révèle « Roi de l’Univers ». Et le premier à entrer dans le royaume n’est pas un disciple, ni une sainte femme, ni un apôtre, ni un homme saint et sans péché, mais bien un malfaiteur, crucifié pour ses actes.
La royauté de Jésus est la royauté de l’humble et du faible crucifié. Ceux qui veulent entrer dans le royaume à sa suite doivent emprunter ce même chemin d’humilité et de faiblesse.
C’est ce que Jésus ne cessera de dire, même aux apôtres qui se disputent pour savoir qui sera le premier dans le royaume des cieux. Ce ne sera aucun d’eux mais un inconnu qui est là par hasard et qui ne doit qu’à sa foi et à la reconnaissance lucide de ce qu’il est, de pouvoir être le premier dans le royaume.

Une royauté d’amour
Nous sommes donc loin d’une royauté qui écrase et s’impose aux hommes. On est loin d’une royauté dogmatique qui vient d’en haut. Nous sommes dans un royaume d’amour et de miséricorde.
Le Christ est bien roi de l’univers, mais d’un Univers où tout le monde peut être sauvé si il a vécu sa vie selon l’évangile quand Jésus présente le jugement dernier : Mt 25, 31 : «  Quand est-ce que nous t’avons vu étranger, en prison, affamé… ? Le « Roi » répondra «  en vérité, je vous le déclare, chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait » L’accession au Salut n’est possible qu’à cette condition et aussi par la foi au Christ.
Le Pape François est sur la « même longueur d’onde » quand il nous invite à accueillir le pauvre, l’immigré… Et dire que cela ne plaît pas à certains chrétiens !!!

P. Christian Malrieu

Edito du 14 octobre 2019 – Diacre Franck Pillard

L’Année Pastorale en ESSONNE

L’éditorial de ce mois s’appuie sur La lettre Pastorale de notre Evêque Michel Pansard (que vous pourrez trouver en intégrale sur le site : Eglise En Essonne, ou directement à l’adresse suivante : https://evry.catholique.fr/IMG/pdf/2019-09-08_Lettre-pastorale_formatA4.pdf
Cette lettre a été émise le 8 septembre 2019, jour de la Fête de la Nativité de la Vierge et de Saint Corbinien.
Suite à l’invitation du Pape François, à vivre le mois d’Octobre 2019 comme « mois missionnaire extraordinaire », c’est-à-dire vivre, en parole et en acte, de l’amour même de Dieu pour les hommes et les femmes de ce temps.

*Notre Evêque nous invite, toute cette année pastorale, c’est-à-dire jusqu’en octobre 2020, à ce que chacun-chacune des baptisés de ce diocèse, ait à cœur d’annoncer ce qui est bon et nouveau de la part de Dieu pour les hommes et femmes d’aujourd’hui. Nous sommes invités à nous ouvrir à tous ceux auxquels Jésus offre son regard, son amour, son amitié.
*Pour cela nous avons des ressources :
** Prenons le temps chaque jour, chaque semaine de rendre grâce. Entraînons-nous à voir les belles choses que Dieu fait dans nos vies, dans la vie de ceux qui nous entourent.
**Prenons le temps d’écouter, de contempler Jésus le Christ. Soyons à l’écoute pour l’entendre au milieu des bruits de ce monde : Il y Est. Rencontrons le Christ en lisant l’Evangile avec notre cœur, pour entrer en relation avec Celui qui nous Aime. Cela nous amènera naturellement à le porter à ceux -celles que nous connaissons..
*Veillons à prendre des initiatives individuelles et communautaires. Soyons une Eglise « en sortie », c’est-à-dire soyons des disciples en mission, qui fêtent cette chance de Le Connaitre.
Notre Evêque nous invite dans sa lettre pastorale, à préparer le Peuple de Dieu qui est en Essonne, à vivre un Nouveau Synode à partir de septembre 2020 :Envisageons avec Joie et Courage les 10 années qui viennent.  

Franck PILLARD

Edito du 27 septembre 2019 – Mme Natacha PAYEUR

Le temps, l’abandon, le don et la sainteté

L’agitation de la rentrée est sur le point de disparaître. Tout le monde a déjà repris le rythme des activités et le temps que nous pouvions savourer durant les vacances n’est plus à notre portée. La montre compte inlassablement chaque heure, minute, seconde… et nous rappelle que le temps passe…et très vite !
Nous voici donc à l’aube de l’automne qui mêle rouge-doré et noir, l’abondance des fruits et le vide que la cueillette laisse derrière elle. L’automne nous ressemble et nous apprend l’humilité des passages difficiles, quelquefois douloureux, mais nécessaires dans nos vies. Toute cette nature dépouillée de ses robes nous rappelle que nous ne sommes propriétaires de rien ! Que TOUT nous vient de LUI et nous ne sommes que d’heureux usagers. Nos maisons, nos enfants, nos amis, notre Terre… vouloir les posséder ou les retenir revient à l’appauvrissement de l’Univers. Par contre, savoir les aimer durant notre séjour commun ici-bas, c’est vivre et les faire vivre par ce don de l’amour reçu gratuitement de LUI.
Nous ne pouvons donner que ce que nous avons reçu un jour et c’est ce partage qu’il nous faut cultiver, car l’Homme ne peut se réaliser lui-même que dans la relation avec l’autrui. Le don total de soi ne prend de sens qu’à la lumière de l’amour infini de Dieu et spécialement à la lumière incomparable de la vie humaine. Le Christ a donné sa vie pour nous et notre salut, alors nous pouvons ensemble suivre ses paroles :

« Je vous donne un commandement nouveau : c’est de vous aimer les uns les autres. Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres. À ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l’amour les uns pour les autres. » Jean 13, 34-35
Qu’à l’approche de la fête de la Toussaint et sur le chemin de la sainteté de chacun(e) d’entre nous, nous soyons les disciples du Christ et les témoins de son amour infini pour l’humanité toute entière. Parler de la sainteté, c’est parler du bonheur et de cette vie divine à laquelle nous sommes tous appelés. Nous appeler à être saint, pour Dieu, c’est nous rendre capable de changer notre cœur de pierre en cœur de chair. Ce à quoi Dieu nous appelle, il le rend possible par sa grâce ! C’est donc un cadeau qui vient de Dieu. Oui, mais un cadeau pas totalement fini, en construction… par sa grâce et avec notre désir de participer pleinement à l’accomplissement de la Parole et la joie de vivre à l’image de Jésus jusqu’à ce que nous nous retrouverions en face à face avec LUI, dans le Royaume céleste.

Natacha Payeur

Edito du 14 Août 2019 – Père Adalbert N’Tonga

L’air frais de l’automne s’annonce déjà. Les  souvenirs et ambiances d’été s’estompent, les réflexes reviennent avec les rythmes du quotidien.   La  rentrée est là avec ses nostalgies mais aussi ses invitations, ses défis. Oui,  la rentrée est là, une invitation pour de nouveaux projets. Nous sommes tous concernés : il s’agit de reprendre ce qu’on avait laissé mûrir.  
Notre mission dans  notre secteur ne nous invite t-elle pas à un difficile pari de la vie fraternelle. Une invitation pour se reconnaître et s’apprécier, car «celui qui n’est pas utile à soi-même ne peut être utile à ses amis et ses proches».
L’Eglise est  le sacrement  du projet  de Dieu qui se résume à vivre comme des enfants du Père et comme des frères et sœurs  en partageant des grâces de Dieu  et les biens de ce monde. Nous portons tous des charismes au service de ce projet. Notre baptême  est un signe  qui doit inciter efficacement tous les membres de l’Eglise à l’accomplissement joyeux des devoirs inhérents  à notre vocation chrétienne. Parmi tous ces devoirs celui de la fraternité est le plus important car il est le signe  des authentiques disciples du Christ ( Jn 13, 34-35).  

Revenir sur les souvenirs de vacances s’avère donc  nécessaire, pour dégager ce qu’on a trouvé de beau et de bon ailleurs.  Et maintenant  s’engager avec d’autres sur un projet qui fédère, car si courir seul permet d’aller plus vite, avec d’autres on peut aller plus loin… Ayons la capacité de formuler des messages d’amour et d’espoir pour permettre de construire et d’avancer. Il y a mille manières de tendre la main à l’autre. Il faut choisir celle qui le fera grandir. 
Nos  activités quotidiennes ont repris. Il serait utile à tous, en couple, en équipe, en communauté, de s’asseoir pour évaluer ce que l’année pastorale qui s’ouvre va réclamer de nous et comment nous allons nous y prendre cette année. Les événements, les changements, les départs et les arrivés de nouvelles personnes vont nous  apprendre à vivre autrement, à penser autrement nos projets et même, sans doute, notre manière de voir et de vivre notre foi et notre religion.  Sachons demander ensemble au Seigneur cette grâce pour nous-mêmes, pour tous les membres de nos paroisses, pour tous nos frères humains.
Bonne rentrée à tous et à toutes

Père Adalbert Didier NTONGA

Edito du 19 juin 2019 – Mme Angèle Saint-Julien

Ça y est, nous y sommes. Elles n’ont jamais été aussi proches. Elles arrivent. Elles sont là. Vive les vacances ! En juillet ou en août, voire en juillet et en août, nous aurons tous le plaisir d’un moment de pause. Les vacances, c’est ce temps extraordinaire où tout devient moins grave, moins urgent et moinspressant. Summum de la détente : on les aime ces vacances. Paroxysme du repos mais jamais de l’oisiveté, ça non. Il faut faire des choses. Il faut prendre le temps de prendre des risques. Mais biensûr, des risques qui en valent la peine ; des bons risques…
Alors, pour commencer, profitons-en pour nous reconnecter à l’essentiel. Les vacances, c’est le moment idéal pour rassembler nos amis, notre famille et même se remettre en phase avec soi-même.
Avec les uns et les autres, prenons le temps de vivre des moments authentiques. Qu’est ce que nous leur transmettons ? Que voulons leur donner dans cette fenêtre estivale limitée ? Qu’allons-nous accepter d’eux ? Qu’allons-nous accueillir de leur transmission ? Tout cela implique de soigner son relationnel, de prendre le temps de l’écoute et de l’attention bienfaisante. Petits et grands,partageons. Il est certain que les mojitos, barbecues et bains de mer vont se vivre avec une intensité frénétique…et il le faut. Mais plus encore, au milieu de tout cela, qu’allons nous recevoir et qu’allons nous offrir ? Aussi, n’ayons pas peur de le dire : certains seront seuls, la majeure partie de leur temps.
Ce n’est pas une honte ni un scandale. Au contraire, le même exercice peut nous être donné en challenge d’été. Finalement, sur cette année écoulée, qu’ai-je transmis et comment ? Que m’a-t-on transmis et dans quelles circonstances ?

Aussi redondant que cela puisse paraître, vraiment, il faut prendre le temps de prendre son temps.
C’est un chemin pour se reconnecter à notre « moi » intérieur. Très important, ce petit « moi » qui,dans le capharnaüm de l’année, n’a pas toujours la priorité dans nos emplois du temps.
En faisant les comptes, chacun va se retrouver. « Ceci était génial », « cela ne m’a pas aidé à grandir »,« cette chose m’a blessé », etc. Les expériences sont uniques et les émotions vont de paires. Relire son année, c’est donc également prendre le temps d’une petite cure afin de se désintoxiquer l’esprit. A plusieurs ou en famille, chez soi ou à l’autre bout du monde, l’instant propice est arrivé pour la bonne petite cure « spirit detox » annuelle. Oui, nous l’appellerons ainsi, mais juste pour lui donner un côté fun et dynamique.
En conclusion, le programme de ces quelques semaines de break ne s’annonce pas si simple que ça. Il y aura, c’est sûr, dans le calme de ces vacances, des trésors à aller chercher. On reprend : donner et recevoir, faire le point sur l’année écoulée, s’aérer l’esprit des éléments qui le parasitent et prendre le temps de faire tout ça. Vaste programme ! C’est le défi des vacances. Profitez en un maximum pour qu’à la rentrée, tous, nous soyons d’attaque. La nouveauté aura besoin de place pour s’installer dans nos vies, alors aménageons l’espace tranquillement. Les températures de saison, l’apéritif et les longues soirées étoilées devraient être nos meilleurs alliés dans cette quête.
Prenez soins de vous. Soyez prudents mais amusez-vous bien. Bonnes vacances !

Angèle SAINT-JULIEN

Edito du 21 mai 2019 – Père Jean-Blaise Mensah

L’Ascension, une fête ?

L’Ascension est l’une des plus grandes fêtes de l’Église, et pourtant c’est la commémoration d’un grand départ : le Ressuscité s’en va, il disparaît aux yeux de ses disciples comme Luc le rapporte dans les Actes : « Pendant 40 jours, il leur était apparu et leur a parlé du Royaume de Dieu ». Mais aujourd’hui, il s’en va pour de bon, il disparaît à leurs yeux, et nous, nous sommes en invités à la joie ! Pourquoi ? Avons-nous raison de nous en réjouir ? Eh bien oui ! Pour au moins trois bonnes raisons, l’Ascension est une fête que nous devons célébrer :
La 1ère, c’est que Jésus rejoint le Père, et nous devons en être heureux pour lui, heureux de sa joie d’avoir accompli parfaitement la mission que le Père lui avait confiée. Oui nous sommes heureux pour lui, heureux qu’il rejoigne le Père qu’il aime tant. Et Jésus Lui-même souffle cette attitude à ses disciples, il leur a dit « Si vous m’aimiez, vous seriez dans la joie, parce que je retourne vers le Père » (Jn 14,28).

La 2ème raison qui fait que l’Ascension est une fête, c’est qu’en montant vers le Père, Jésus Ressuscité introduit notre humanité en Dieu, car nous sommes son Corps, nous sommes le Corps du Christ « chacun de nous est un membre de ce corps » Nous sommes le Corps du Christ ! Et donc, par l’Ascension, notre humanité est déjà en Dieu. L’Ascension est notre Victoire : nous sommes déjà au Ciel, en espérance, et la vie éternelle a déjà commencé pour nous ! Jésus le disait : « Réjouissez-vous, car vos noms sont écrits dans les cieux ! » (Lc 10,20).
La 3ème raison enfin : l’Ascension est pour nous un jour de fête parce que ce jour marque le commencement de l’histoire de l’Église ! C’est toute la symbolique du nombre 40 : « Pendant 40 jours, il leur était apparu.». Dans la Bible, le nombre 40 est souvent symbolique, il est mis pour signifier la fin d’une étape, et le commencement d’une autre. L’expression « …pendant 40 jours …» signifie que pendant un certain temps, pendant un temps indéterminé, il y a eu de nombreuses apparitions du Ressuscité. Puis les apparitions vont diminuer jusqu’à ce que les disciples s’habitent au nouveau mode de Présence du Christ dans son Église, et ce nouveau mode de présence que le Christ donne à son Église, c’est l’Esprit Saint qui viendra à la Pentecôte ! Désormais, c’est par l’Esprit Saint que le Christ se manifeste et à ses disciples ! «40 jours » pour signifier la fin du ministère public de Jésus, et le commencement du ministère de l’Esprit ! C’est aussi le commencement du ministère de l’Église dans le monde 
Donc pour ces 3 raisons, l’Ascension est bien pour nous jour de fête et de joie ! C’est le Temps de l’Esprit, c’est le temps de l’Église, c’est le temps des disciples, c’est désormais à eux d’agir, de proclamer le Message du Salut de Dieu. Et aujourd’hui, c’est à nous d’agir, chacun selon sa grâce, chacun selon les appels de l’Esprit !

P. Jean-Blaise MENSAH

Edito du 27 avril 2019 – Père Guy Okosso

Expérimenter la présence du Ressuscité

La fête de Pâques que nous venons de célébrer est sans aucun doute, l’événement le plus marquant en ce mois d’avril pour les chrétiens que nous sommes. En fêtant la résurrection du Christ, nous croyons et affirmons que le Fils de Dieu mort pour nous est vraiment vivant dans notre monde. Cette vérité de foi n’est pas toujours proclamée sans qu’elle ait rencontré en nous certains obstacles. Les doutes qui envahissent parfois nos cœurs et les questionnements qui jaillissent de nos esprits ne nous permettent pas d’accéder facilement à cette vérité de foi. Un temps de cheminement est nécessaire.


Les disciples du Christ n’espéraient plus le revoir après sa mort. Leurs espoirs s’étaient envolés. Or, voilà qu’à leur grande surprise, il est de nouveau présent au milieu d’eux. Certes, sa présence est bien réelle mais elle n’est plus de la même manière qu’avant sa mort. Le Ressuscité leur parle et mange avec eux ! Les apôtres en sont complètement étonnés et bouleversés. Ils n’y croient pas. C’est si difficile pour eux que leur première idée est de croire qu’il s’agit d’un esprit. Peu à peu, au fil des apparitions, ils en viennent à une certitude qui transforme leur vie : Le Christ est vraiment ressuscité. Il est vivant. Il est présent dans leur vie. Ils passent ainsi de la peur à la joie, du doute à la foi.
Aujourd’hui, il nous est possible d’expérimenter à notre tour la présence du Ressuscité. Comme les disciples d’Emmaüs qui l’ont reconnu à la fraction du pain, nous pouvons percevoir le Christ vivant à chaque eucharistie où il nous parle, nous explique les Ecritures et se donne à nous dans le pain et le vin devenus son corps et son sang.
En dehors de l’eucharistie, nous expérimentons la présence du Christ dans nos actions de charité et de solidarité envers ses frères qui sont les pauvres, les migrants, les sans-papiers, les sans-domiciles, les personnes seules, les malades … ‘’Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ses petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait.’’ (Mt. 25, 40)
Le Christ ressuscité se manifeste à nous aujourd’hui de plusieurs manières. Avec les yeux de la foi, nous le découvrons bien vivant au milieu de nous et nous pouvons l’annoncer aux autres : ‘’Le Seigneur est réellement ressuscité.’’

Guy OKOSSO

Edito du 13 mars 2019 – Mme Odile Rouvillain

Convertis-toi, tout entier !

Après le long sommeil de l’hiver, la nature reprend vie tout doucement, nous donnant de nous laisser surprendre et de nous émerveiller à nouveau… la lumière se fait plus dense et les premiers rayons du soleil nous attirent irrésistiblement dehors. 

Le chant des oiseaux, les premiers bourgeons et avec eux, la promesse d’une multitude de fleurs aux mille couleurs, de fruits, et de nouvelles saveurs !
Le printemps : un renouveau, qui chaque année, nous enchante. La création, qui n’en finit pas de soulever nos cœurs et… l’envie irrépressible de louer Dieu pour tant de merveilles !
Dans le même temps, le calendrier liturgique nous offre un temps de conversion, un appel à changer nos cœurs, à redécouvrir la tendresse, la miséricorde et l’Amour infini du Père. 40 jours donnés, une nouvelle ascension vers Pâques, point culminant de notre Foi chrétienne.
Et si la juxtaposition de ces deux événements, nous invitait à une « révision complète de notre être » et à une Conversion par les sens ?
Ma vue a-t-elle baissé ? Par habitude ou par paresse, souvent je reste aveuglée par ma négligence. Mon Dieu, donne-moi de porter un regard juste et bienveillant ; un regard émerveillé, un regard de tendresse, un regard sans calcul ni jugement. Un regard d’enfant.


Mon ouïe est-elle aiguisée ? Tant de bruits et de distractions viennent envahir mon cœur et mon corps. Tant de fois, ai-je parlé trop vite. Mon Dieu, apprends-moi le silence. « Faire désert », pour mieux entendre ce que Tu me dis, dans le bruit de ce monde.
Mon odorat est-il en panne ? Parfaitement capable de me laisser saisir par un nouveau parfum, mais suis-je toujours en mesure de sentir quand mon frère le plus proche a besoin de moi ? Mon Dieu, réapprends-moi à être présente et disponible.
Mon toucher est-il constructif ? Tant de choses restent à bâtir… peut-être ai-je négligé mes talents ? Mon Dieu, guide mes mains, insuffle-moi des gestes de Paix.
Mon goût s’est-il affadi ? Parfois, mon quotidien me pèse. Mon Dieu, donne-moi de percevoir l’extraordinaire dans l’ordinaire, pour mieux redécouvrir et pouvoir partager la saveur de la Vie !

Odile Rouvillain – Pastorale spécialisée

Edito du 11 février 2019 – Mme Florence Collay

Transmettre une bonne nouvelle ….

Il est des paroles qui nous dépassent parfois ! Se laisser bousculer par les paroles du Christ et lui faire confiance en allant à la rencontre de l’autre, cet autre différent de moi, n’est pas facile dans notre société individualiste et perfectionniste. 
Transmettre, faire passer à un autre ne peut s’accomplir sans se livrer et s’en remettre au premier des serviteurs : Jésus. 
Aussi, le Christ nous demande d’être le témoin de l’action de Dieu dans la vie des Hommes que nous rencontrons : découvrir l’œuvre de Dieu dans celui qui souffre, qui est sans abri, qui bave, qui est réfugié, qui a fait du mal …. 
Par nos vies, par nos paroles, nous sommes appelés à transmettre une bonne nouvelle, mais quelle bonne nouvelle ? 

Suffit-il de dire des mots qui consolent, qui sont agréables ou qui conseillent ? Bien au-delà de ces catégories humaines tout à fait « convenables », ne s’agit il pas, plus fondamentalement, de révéler, de faire goûter et expérimenter l’Amour inconditionnel de Dieu, proposé à chacun dans la situation bien concrète où il se trouve ? Oui, même lorsque la personne pense que Dieu est absent et / ou est responsable de ses souffrances, nous avons la délicate mission de le réouvrir à sa propre source de résilience et de lui transmettre, frères et soeurs baptisés, l’espérance invincible en ce Dieu qui vient jusqu’à lui par notre entremise dépouillée et joyeuse.  En nous prêtant à cette visite toute divine, nous devenons pour celui qui la reçoit une porte ouverte à une espérance active. Aucune rencontre n’est le fruit du hasard. Chaque baptisé peut être signe auprès de l’autre de l’Amour de Dieu, de sa présence
En ce mois de février, demandons à Marie, en reprenant les mots du Pape François dans son message pour le 11 février 2019, journée mondiale des malades, de « nous aider … à vivre comme des frères et soeurs attentifs aux besoins les uns des autres, à savoir donner d’un cœur généreux [et] à apprendre la joie du Service désintéressé. » 

Florence COLLAY, aumônier des hôpitaux

Edito du 13 janvier 2019 – Père Christian Malrieu

LA DEMEURE DE DIEU : où EST-ELLE ?

Obsédés par un désir d’assurance sur l’avenir, nous cherchons sans cesse à édifier des constructions qui nous garantissent celui-ci. Nous avons nos plans, nos organisations. Nous voulons y enfermer Dieu, afin d’être certains qu’il est bien «Dieu-avec-nous ».
De tout temps l’homme a voulu se glorifier lui-même par ses gratte-ciel, ses tours, ses pyramides, obélisques et autres arcs de triomphe…
Mais l’histoire nous force à percevoir la vanité et la fragilité de nos projets. Nous devons découvrir que Dieu est bien « avec nous » mais d’une toute autre façon, d’une toute autre présence. Il ne se laisse pas enfermer dans nos cons­tructions, même pas dans celles qui lui sont dédiées : églises, cathédrales, oratoires, chapelles… Rappelons-nous quand Jésus parle de destruction du Temple, ses auditeurs pensent immédiatement au Temple de Jérusalem. En réalité il parle de son corps qui connaîtra une forme de destruction et qui sera « reconstruit » au matin de Pâques. Car c’est là que Dieu se glorifie et glorifie l’être humain.

Dieu est « en route ». Dans l’Ancien Testament quand le Peuple Hébreu a quitté l’Égypte, Dieu est tantôt devant, tantôt derrière son Peuple dans la nuée, puis il sera au milieu de son peuple par l’Arche d’Alliance. Le Nouveau testament inaugure une nouvelle manière de Dieu, d’être présent à son peuple, à toute l’humanité : Dieu se fait l’un d’entre nous, Dieu se fait homme par le Oui de Marie. Sans oublier que bien avant Marie, d’autres femmes dans la Bible ont répondu positivement à l’appel de Dieu. Ainsi, peu à peu le projet de Dieu a pu se réaliser avec Thamar. Gn 38, 14Rahab Josué 2Bethsabée 2 Samuel 11, Ruth Ruth 3, 7.
La seule réalité sensible qui puisse réellement manifester sa présence, c’est l’Homme lui-même. En l’Homme de Nazareth que fut Jésus, Dieu est présent à notre humanité. Jésus deviendra peu à peu cet homme total pour humanité réconciliée. A cette humanité réconciliée Marie y prendra sa part.
Acceptons-nous que Dieu bâtisse en nous sa demeure ? L’être humain est « temple de l’Esprit de Dieu ». Et nous savons que l’Esprit de Dieu manifesté en Jésus le Christ, est esprit de paix et de partage, esprit de compassion, esprit d’intelligence…
« Dieu a voulu que le cœur de l’homme soit à jamais sa demeure » Lettre à Diognète

Avec son baptême par Jean-Baptiste dans les eaux du Jourdain, nous voyons Jésus se mettre en prière et à ce moment-là une voix venue du ciel, sous la forme d’une colombe, dit : « Toi, tu es mon Fils bien-aimé ; en toi, je trouve toute ma joie ». Lc 3, 22
Construire le Royaume de Dieu au milieu de nous, le monde où chaque être humain se sent aimé et respecté. Oui, l’homme est le seul « temple sacré » de Dieu !
En ce temps qui est le nôtre, particulièrement troublé en France, nous entendons bien le cri des hommes et des femmes qui demandent à être respectés, à vivre mieux, à partager de manière plus équitable les fruits de leur travail… à construire la Maison Commune où il y aura de la place pour tous, dans la dignité.
Oui, Seigneur, viens habiter mon cœur !

Père Christian Malrieu

Edito du 16 décembre 2018 – Père Jordi Postius

Dieu se fait petit enfant !

Un jour j’ai eu la chance de visiter une maman qui venait d’accoucher… c’est la seule fois de ma vie où j’ai pu voir un enfant qui n’avait que quelques heures… quelle émotion j’ai eue ! C’est vrai que je suis assez grand, mais me rendre compte qu’un petit bébé était à peine plus grand que ma main m’a vraiment bouleversé…
Depuis lors j’y repense à chaque fois que nous évoquons la nativité de Jésus… me rendre compte que Dieu se fait si petit… et qu’il se confie entre les mains de personnes tout à fait « ordinaires » me dépasse un peu…
Imaginez… Marie porte son enfant, une femme ou un homme lui fait un compliment et comme toute maman elle est fière de confier ce trésor entre les mains (sales ? impures ?) de celle ou celui qui va faire des grimaces, des borborygmes, des sourires à cet enfant sans savoir qu’il est le Fils du Très Haut !

Mais cela nous arrive tout le temps même aujourd’hui… quelle joie j’ai de prendre dans mes bras le petit Emmanuel… ou les petits baptisés… ils me rappellent ces femmes et ces hommes qui, il y a 2000 ans, ont fait de même avec l’enfant Jésus… et cet enfant que je reçois dans mes mains n’est-ils pas fils, lui aussi, du Dieu très bon ?
J’aime me redire dans ces circonstances les mots de Zacharie que nous disons à l’office de Laudes : « et toi, petit enfant, tu seras appelé prophète du Très-Haut : tu marcheras devant, à la face du Seigneur, et tu prépareras ses chemins pour donner à son peuple de connaître le salut par la rémission de ses péchés. »
Oui, béni soit le Seigneur, le Dieu d’Israël qui visite et rachète son peuple.

Jordi Postius